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La Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes

La Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes

La Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes

La Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes


Publié le 6 décembre 2016
Hansard et déclarations par l’hon. Lillian Eva Dyck

L’honorable Lillian Eva Dyck :

Honorables sénateurs, nous soulignons aujourd’hui la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes.

Je souhaite d’abord offrir mon soutien et ma voix aux milliers de femmes qui sont victimes de violence. C’est inacceptable, surtout en 2016.

Le 6 décembre 1989, un jeune homme profondément perturbé et affichant une attitude violente à l’égard des femmes a déchaîné ses démons intérieurs en assassinant 14 étudiantes en génie de l’École Polytechnique de Montréal. Dans la foulée de ce massacre, nous avons appris que le tueur avait grandi dans un milieu où la violence faite aux femmes était monnaie courante.

Aujourd’hui, trop de femmes subissent encore des mauvais traitements, notamment des agressions sexuelles, un peu partout dans la société canadienne, tantôt dans leur milieu de travail, tantôt même chez elles.

La situation des femmes et des jeunes filles autochtones est encore pire que celle des autres femmes. Elles courent un risque quatre fois plus grand d’être assassinées ou de subir une agression sexuelle que les autres femmes canadiennes. Il existe environ 1 200 cas de femmes autochtones portées disparues ou assassinées au Canada. Cette crise nationale a amené le gouvernement à mettre sur pied l’Enquête nationale sur les femmes et les jeunes filles autochtones disparues et assassinées.

Je voudrais féliciter les commissaires chargés de l’enquête : la commissaire en chef, Mme Marion Buller, ainsi que les commissaires Michèle Audette, Qajaq Robinson, Marilyn Poitras et Bryan Eyolfson. Ils devront s’acquitter d’une tâche d’une très grande importance. Je souhaite leur témoigner mon appui et leur offrir mes prières pour qu’ils aient la force et la sagesse de se pencher sur cette tragédie horrible.

Chers collègues, Statistique Canada a confirmé récemment ce que nous sommes nombreux à savoir intuitivement : le simple fait d’être Autochtone est un facteur qui augmente le risque de subir de la violence, mais seulement pour les femmes, pas pour les hommes. Afin de réduire ce risque, je parraine, au Sénat, le projet de loi S-215, qui prévoit des peines plus sévères pour les infractions violentes contre les femmes autochtones.

Le colonialisme nous a tristement légué la perception voulant que les femmes autochtones soient des proies sexuelles faciles auxquelles personne ne s’intéresse. La violation des droits des femmes et des jeunes filles autochtones et la discrimination pure et simple qu’elles subissent sont une conséquence de la Loi sur les Indiens, qui fait d’elles l’une des populations les plus vulnérables au Canada.

Honorables sénateurs, il nous incombe de défendre l’égalité et les valeurs enchâssées dans la Constitution et la Charte. En tant que sénatrice, je continuerai de promouvoir les mesures qui aident les femmes à parvenir à l’égalité et à réaliser leur plein potentiel, en particulier les plus vulnérables, comme les femmes autochtones. Je vous remercie pour l’appui que vous m’avez accordé par le passé et dont j’espère pouvoir encore bénéficier.