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Claudette Tardif

L La sénatrice Tardif siège au Sénat du Canada depuis le 24 mars 2005. Elle fut nommée Leader adjointe de l’opposition officielle au Sénat en janvier 2007.

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Le discours du Trône—Motion d'adoption de l'Adresse en réponse

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Déclaration faite le 26 novembre 2008 par le sénateur James Cowan

L'hon. James S. Cowan (leader de l'opposition) :

Honorables sénateurs, au nom de l'opposition officielle au Sénat, je présente nos respects à Son Excellence la Gouverneure générale, qui continue de s'acquitter des responsabilités de sa charge avec grâce et de façon admirable. Je sais que tous les Canadiens partagent mon sentiment lorsque je dis à quel point je suis fier qu'elle soit la représentante de la reine au Canada.

 

La semaine dernière, j'ai adressé mes félicitations à Son Honneur, ainsi qu'aux dirigeants des deux côtés du Sénat, et j'attends avec impatience de travailler en étroite collaboration avec eux dans l'esprit de collégialité dans lequel travaille le Sénat au nom de tous les Canadiens.

 

Je tiens à féliciter les sénateurs Meighen et Champagne pour leur vaillante défense du discours du Trône. Leurs paroles pourraient nous faire croire que tout ce que nous avons à faire, c'est de rester béats d'admiration alors que le gouvernement nous conduit infailliblement vers la terre promise.

 

Si seulement c'était le cas. Étant donné ce que nous avons vu au cours de la dernière législature, il faut m'excuser si je suis un peu sceptique.

 

Depuis notre dernière rencontre, les Canadiens ont vécu la campagne électorale la plus coûteuse de l'histoire du Canada, une campagne qui a coûté plus de 350 millions de dollars. Même si les conservateurs ont été réélus avec une minorité renforcée et que les libéraux ont essuyé des pertes importantes, la composition de l'autre endroit n'a pas beaucoup changé. La campagne électorale a été marquée par un négativisme sans précédent et, ce qui n'est pas étonnant, le taux de participation a été le plus faible de l'histoire du pays. Seulement 59,1 p. 100 des électeurs admissibles ont voté. De ce nombre, un peu plus du tiers, et seulement 22,2 p. 100 des électeurs admissibles, ont appuyé la réélection du gouvernement. Personne parmi nous ne peut être satisfait de ces résultats.

 

Pour justifier sa décision de déclencher des élections un an avant la date prévue dans sa propre loi sur les élections à date fixe, le premier ministre Harper a laissé entendre que le Parlement était devenu dysfonctionnel.

 

Honorables sénateurs, quelqu'un m'a dit l'autre jour que ce n'est pas le Parlement qui est dysfonctionnel, mais bien les politiciens qui y siègent. À mon avis, cette déclaration contient une part de vérité qui dérange.

 

Néanmoins, les électeurs se sont prononcés et, en tant que démocrates, nous acceptons les résultats, mais nous devons aussi tirer les leçons qui s'imposent. Les Canadiens s'attendent — avec raison — à ce que leurs politiciens mettent de côté l'esprit partisan et s'attaquent aux problèmes urgents auxquels le pays est confronté.

 

Honorables sénateurs, de ce côté-ci du Sénat, nous attendions impatiemment le début de la session. Nous assumerons nos responsabilités constitutionnelles en étant une opposition active, dynamique et progressiste. Nous avons l'intention d'examiner attentivement le programme législatif du gouvernement et nous proposerons nos propres mesures législatives. Si nous constatons des lacunes dans les mesures législatives, nous proposerons alors des amendements pour améliorer ces mesures. Si, par contre, nous sommes favorables aux propositions du gouvernement, nous les accepterons. L'intérêt public nous servira toujours de guide.

 

Notre chef, Stéphane Dion, a exposé la semaine dernière notre approche en ce qui concerne les graves problèmes auxquels l'économie fait face :

 

Notre tâche première sera d'exiger du gouvernement des mesures énergiques en matière d'économie. Nous examinerons chacune de ces mesures selon trois critères. Premièrement, les mesures proposées par le gouvernement permettent-elles de protéger et de créer des emplois? Deuxièmement, le gouvernement fait-il tout en son pouvoir pour sauvegarder les retraites et les épargnes des Canadiens? Troisièmement, bien entendu, les mesures proposées par le gouvernement sont- elles responsables sur le plan budgétaire? L'opposition officielle appuiera les mesures du gouvernement en matière d'économie qui satisfont à ces trois critères.

 

Nous félicitons le gouvernement de sa réélection, mais nous sommes très conscients du fait que les Canadiens n'ont pas cru bon de lui accorder la majorité qu'il espérait. Le gouvernement est toujours minoritaire, et s'il est vrai qu'il est plus fort qu'au cours de la législature précédente, il a en fait obtenu un nombre de voix inférieur à ce qu'il avait obtenu en 2006. En refusant d'accorder la majorité au gouvernement, les Canadiens nous ont fait savoir très clairement, dans la meilleure des traditions démocratiques, qu'ils voulaient que nous formions une forte opposition.

 

Malgré ce que notre collègue, le sénateur Brown, peut en dire, nous n'avons jamais eu l'intention de faire obstruction au programme du gouvernement à des fins purement partisanes. Toutefois, nous avons effectivement l'intention d'assumer nos responsabilités constitutionnelles au sens de la tradition parlementaire canadienne. Aussi entendons-nous examiner et évaluer soigneusement ce programme, écouter attentivement ce que les parties intéressées ont à dire et utiliser toutes nos aptitudes et notre expérience pour voir à ce que les mesures législatives adoptées au Sénat soient les meilleures possible pour les Canadiens. Nous nous plierons à ce que commande l'intérêt public, mais non à l'arbitraire de délais artificiels. Nous prenons nos responsabilités au sérieux et nous avons l'intention de nous en acquitter de notre mieux.

 

Au cours de la campagne électorale, on a souligné que s'il était réélu, le gouvernement conservateur traiterait tous les votes portant sur un élément de son programme électoral comme une motion de confiance. Bien que le Sénat ne soit pas considéré, en vertu de notre Constitution, comme une Chambre habilitée à prendre un vote de confiance, on s'attendrait donc à ce qu'il s'incline devant les exigences du gouvernement en raison des menaces de déclenchement d'élections à l'autre endroit.

 

L'hypothèse derrière tout cela, c'est que l'électorat canadien a donné au gouvernement le mandat de mettre son programme en œuvre, si bien que toutes les mesures dans ce sens doivent, par conséquent, être considérées comme des questions de confiance.

 

Lors de la campagne électorale, la question de savoir si les Canadiens devaient élire un gouvernement conservateur minoritaire ou majoritaire a alimenté bien des discussions, mais les détails du programme conservateur n'ont pas retenu beaucoup l'attention. En fait, le programme conservateur n'a été dévoilé qu'une semaine avant la date des élections, après que 1,4 million de Canadiens eurent voté par anticipation.

 

Soyons clairs : le gouvernement ne peut pas agir comme si les électeurs lui avaient donné le mandat de mettre en œuvre toutes les mesures préconisées dans son programme. N'oublions pas que quelque 62 p. 100 des Canadiens ont voté pour un autre parti que le Parti conservateur et, de ce fait, pour un autre programme.

 

Permettez-moi de citer l'éditorial paru dans le Globe and Mail du 24 septembre, où on fait une hypothèse remarquable, à savoir que les projets de loi de la nouvelle législature seraient présentés à l'opposition comme étant « à prendre ou à laisser », comme par le passé.

 

Ce n'est pas ainsi qu'un gouvernement minoritaire devrait agir. Les votes de confiance doivent viser seulement les projets de loi qui entraînent des dépenses gouvernementales et les mesures au cœur du programme du gouvernement — le premier ministre ne devrait pas les invoquer à son gré lorsqu'il souhaite exercer des pressions sur les autres partis pour qu'ils appuient des projets de loi de moindre importance. Si les Canadiens élisent un autre gouvernement conservateur minoritaire, ils diront de façon explicite qu'ils ne lui confient pas les pleins pouvoirs relativement au menu législatif, qu'ils s'attendent à ce que le gouvernement travaille avec les autres partis.

 

Le gouvernement Harper a rejeté cette approche lors de la dernière législature. Il a même refusé de prendre en considération des amendements proposés de bonne foi par ce côté-ci du Sénat, des amendements fondés sur un examen sérieux au sein d'un comité. Le gouvernement Harper a fait obstruction au processus parlementaire au sein des comités de l'autre endroit et il s'est systématiquement moqué de la tradition parlementaire canadienne.

 

J'espère que nous sommes entrés dans une autre ère depuis les élections. J'irai même jusqu'à proposer que le gouvernement adopte la formule, « le nouveau gouvernement du Canada », de manière à annoncer qu'il fera les choses différemment, cette fois, car son ancienne façon d'agir n'est vraiment pas de mise. Les Canadiens s'attendent à mieux de leur gouvernement, ils exigent davantage et, honnêtement, ils méritent mieux.

 

Honorables sénateurs, nous connaissons une période de changements historiques dans le monde. Nous sommes confrontés à d'immenses défis, mais, chose surprenante, les gens sont habités par l'espoir. Récemment, nous avons tous regardé les élections aux États-

Unis et été témoins de la détermination et de la fierté de nos voisins américains lorsqu'ils ont élu, pour la première fois, un Afro- Américain à la présidence du pays.

 

Ce que j'ai retenu du message du président élu, c'est qu'il fallait travailler ensemble, éviter de s'enliser dans le sectarisme politique et oser faire les choses différemment. J'ai été frappé par sa promesse à la population américaine, qu'il a répétée dans son discours le soir de sa victoire électorale :

 

Mais je serai toujours honnête avec vous sur les défis auxquels nous sommes confrontés. Je vous écouterai, surtout si nous ne sommes pas d'accord.

 

Il a ajouté :

 

Résistons à la tentation de retomber dans le même esprit partisan, les bassesses et l'immaturité qui ont empoisonné pendant si longtemps notre vie politique.

 

Je regrette que de telles paroles et de tels sentiments aient été absents du discours de M. Harper lors de sa victoire le 14 octobre et lors du discours du Trône de son gouvernement.

 

Je crois que les Canadiens veulent que nous osions faire les choses différemment. Les Canadiens veulent que nous travaillions ensemble dans leur intérêt; ils s'y attendent même. J'invite donc le gouvernement à se débarrasser de son guide qui donnait instruction aux parlementaires conservateurs de perturber les travaux des comités quand ces derniers n'allaient pas comme ils l'auraient voulu.

 

Je mets au défi le gouvernement et ses partisans au Parlement d'oser écouter, en particulier ceux qui ne sont pas d'accord. Je suis persuadé que nous ne serons pas d'accord. Notre définition du bien public est parfois diamétralement opposée à la vôtre, mais je vous promets que nous allons vous écouter attentivement. En contrepartie, nous nous attendons à ce que vous fassiez la même chose et à ce que vous nous accordiez le même respect car, en définitive, nous voulons tous faire ce qu'il y a de mieux pour les Canadiens.

 


Veuillez s'il vous plait appuyer ici pour lire le discours du sénateur dans son intégralité

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