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Nommé au Sénat par le Très honorable Jean Chrétien, le sénateur Jean Lapointe représente le Québec et la division sénatoriale Saurel. Sa nomination remonte au 13 juin 2001.

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Publié par le sénateur Colin Kenny le 03 juin 2009

Pendant une bonne partie de l’histoire du Canada, les gouvernements fédéraux ont fait beaucoup confiance à deux phénomènes pour offrir à leurs citoyens une protection physique contre les menaces venues de l’étranger : (a) la chance et (b) la proximité du pays le plus puissant du monde, les États-Unis.

Malheureusement, aucun de ces deux phénomènes n’est susceptible de nous permettre de relever les défis physiques et économiques auxquels nous risquons de faire face au XXIe siècle. Les choses ont changé.

D’abord, la nature de la guerre a définitivement changé : avec le terrorisme international, les menaces sont maintenant beaucoup plus asymétriques et imprévisibles.

Nos relations avec les États-Unis ont aussi changé. S’il est vrai que Washington continuera de défendre l’Amérique du Nord pour assurer sa propre défense, depuis les événements du 11 septembre, les Américains sont confrontés à leurs propres problèmes, qu’il leur faut régler. Ils ont les yeux rivés sur nous pour voir si nous nous engageons dans la même démarche qu’eux, et ils sont prêts à nous rendre la vie difficile à la frontière canado-américaine si nous ne le faisons pas.

Jusqu’en septembre 2001, dans le cadre de l’ALENA, les marchés américains étaient des cibles faciles pour les entreprises canadiennes, mais, depuis, il leur est devenu de plus en plus difficile d’y accéder. Comme les Démocrates sont plus protectionnistes que les Républicains, l’accès à ces marchés (dont dépend notre prospérité) continuera de poser problème.

Que pouvons-nous faire? Prendre de meilleures mesures pour protéger notre territoire et nous assurer que ces mesures améliorent notre relation de travail avec les États-Unis.

Nous pouvons renforcer les Forces canadiennes, qui sont épuisées et sous-financées et ne sont pas en état de relever le défi que le président Barack Obama ne manquera pas de lancer à ses alliés.

Nous pouvons aussi renforcer la sécurité dans nos aéroports, nos ports de mer et nos postes frontière.

Aéroports. Il y a toujours des lacunes énormes en matière de sécurité dans nos aéroports, et celles-ci se cachent toujours dans les coulisses : la présence documentée du crime organisé, les lacunes dans la vérification des antécédents et dans le contrôle d’accès des personnes qui travaillent près des avions, une vérification insuffisante du courrier transporté par les avions et de leurs autres cargaisons, la réduction du nombre de corps policiers dans de nombreux aéroports depuis la privatisation des administrations aéroportuaires locales… et ainsi de suite.

On ne procède que sporadiquement à la fouille des travailleurs sur les pistes qui arrivent dans les zones sûres et en partent, et leurs laissez-passer ne sont pas codés pour assurer qu’ils n’entrent pas à des heures indues dans les zones pour lesquelles ils sont approuvés.

Selon les autorités compétentes, le ministre des Transports, John Baird, songe à demander que ces travailleurs soient fouillés une fois sur trois lorsqu’ils entrent dans des zones sûres. Ce serait au moins un début.
Néanmoins, il y aura encore des problèmes liés au courrier et aux autres marchandises, comme l’absence de fouille dans les bâtiments situés en périphérie des aires de trafic, ainsi que l’insuffisance des services de surveillance et des vérifications d’antécédents.

Ports de mer. Chaque année, plus de quatre millions de conteneurs entrent dans les ports de mer canadiens et en sortent. La plupart d’entre eux sont acheminés vers les États-Unis. Si on laisse passer un seul mauvais conteneur (chargé d’explosifs, d’armes biologiques, de gens indésirables), cela changera à jamais le cours de l’Histoire du commerce canado-américain.

En janvier, le ministre Baird a annoncé que des vérifications des antécédents seraient désormais nécessaires pour certains travailleurs portuaires, il semble que ces vérifications ne s’appliqueront qu’au tiers d’entre eux. Les deux tiers des ports peuvent donc cacher des personnes qui constituent une menace pour la sécurité et l’économie du Canada. On parle beaucoup des personnes qui font des pressions auprès de leurs collègues pour que ceux-ci commettent des actes répréhensibles. Les « boîtes de conserve fantômes », des conteneurs qui sont déchargés des navires, mais qui, d’une certaine façon, ne franchissent jamais les douanes canadiennes, ne sont qu’un problème parmi d’autres.

Il nous faut plus d’agents de la GRC dans les ports de mer canadiens, des vérifications plus vastes des antécédents des employés et davantage de systèmes d’inspection mobile des véhicules et des marchandises (VACIS) permettant de scanner les conteneurs (actuellement, seul un faible pourcentage d’entre eux sont scannés).

Postes frontaliers. Selon les membres du Comité, l’Agence des services frontaliers du Canada, qui emploie 1 200 personnes aux postes frontaliers et aux ports d’entrée au Canada, a besoin de 2 300 nouveaux employés. Le gouvernement a déclaré qu’il en embaucherait 400.

Nous avons besoin de ces employés pour mettre fin à l’utilisation comme gardes-frontières de remplaçants d’été qui manquent de formation, pour ajouter une deuxième personne à plus de 300 passages frontaliers qui sont dotés d’un seul agent, pour faire fonctionner les machines électroniques d’inspection des marchandises, qui devraient être utilisées beaucoup plus souvent qu’elles ne le sont actuellement, et pour fournir des renforts aux agents qui sont en formation au tir.

Selon les données les plus récentes fournies par l’ASFC aux membres du Comité, en six mois, 459 véhicules ont franchi illégalement la frontière vers le Canada, et plus de 200 d’entre eux n’ont jamais été appréhendés.

La Garde côtière américaine patrouille les Grands Lacs à l’aide de 2 200 agents. Le Canada, quant à lui, tente d’en faire autant avec 14 agents de la GRC. Les Américains nous supplient de nous allier à eux afin de combattre la criminalité, mais la GRC n’a pas de personnel.

Le plus drôle, c’est que le gouvernement a annoncé que, cette année, il accumulerait probablement un déficit de 50 milliards de dollars pour lutter contre le chômage durant la récession internationale. Il devrait plutôt dépenser une partie importante de cet argent pour créer de bons emplois à la GRC, à l’Agence des services frontaliers et au sein des Forces canadiennes.

Colin Kenny est président du Comité sénatorial de la sécurité nationale et de la défense.

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