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La pratique de la récusation péremptoire

La pratique de la récusation péremptoire

La pratique de la récusation péremptoire

Le 13 février dernier, j’ai effectué une déclaration de sénateur sur l’annonce du verdict du jury dans l’affaire Colten Boushie. J’ai offert mes plus sincères condoléances à la famille de Colten Boushie, un jeune homme de la Première Nation de Red Pheasant en Saskatchewan. En août 2016, Colten a été tué d’une balle derrière la tête tirée par Gerald Stanley, un agriculteur blanc. L’avocat de Stanley a soutenu que le coup était parti accidentellement, à cause d’un phénomène rare dit « long feu ». Stanley a été acquitté le vendredi 9 février. Le procès s’est déroulé dans une atmosphère imprégnée de racisme envers les Autochtones de la Saskatchewan. Des questions sont soulevées quant à l’équité d’un procès devant un jury composé exclusivement de Blancs.

Pendant la sélection des membres du jury, les personnes qui étaient visiblement autochtones ont été délibérément exclues au moyen d’une récusation péremptoire par l’avocat de Stanley. Bien que la loi le permette, beaucoup de gens ont affirmé qu’une telle récusation devrait être interdite, surtout lorsqu’il est bien connu que la Saskatchewan possède un haut niveau de racisme envers les Autochtones.

Depuis plusieurs décennies, cette pratique de la récusation péremptoire a été dénoncée parce qu’elle défavorise grandement les peuples autochtones au Manitoba. Toute réconciliation est impossible tant que les préjugés personnels et le racisme sont si manifestement ancrés dans notre système de constitution des jurys. Les récusations doivent être fondées sur des motifs justifiés et non sur des préjugés ou le racisme envers les candidats autochtones. Ça suffit. Le gouvernement doit agir immédiatement en prenant des mesures concrètes pour mettre fin à la pratique actuelle des récusations péremptoires. Nous, peuples autochtones du Canada, méritons mieux.