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L’étude sur l’élaboration d’une stratégie pour faciliter le transport du pétrole brut vers les raffineries de l’Est du Canada et vers les ports situés sur les côtes atlantique et pacifique du Canada

L’étude sur l’élaboration d’une stratégie pour faciliter le transport du pétrole brut vers les raffineries de l’Est du Canada et vers les ports situés sur les côtes atlantique et pacifique du Canada

L’étude sur l’élaboration d’une stratégie pour faciliter le transport du pétrole brut vers les raffineries de l’Est du Canada et vers les ports situés sur les côtes atlantique et pacifique du Canada

L’étude sur l’élaboration d’une stratégie pour faciliter le transport du pétrole brut vers les raffineries de l’Est du Canada et vers les ports situés sur les côtes atlantique et pacifique du Canada


Publié le 21 juin 2017
Hansard et déclarations par l’hon. Terry Mercer

L’honorable Terry M. Mercer :

Honorables sénateurs, je sais que cet article est au nom du sénateur Day, mais je voulais faire un très bref commentaire.

Son Honneur la Présidente intérimaire : Êtes-vous d’accord, honorables sénateurs, pour que cet article reste au nom du sénateur Day?

Des voix : D’accord.

Le sénateur Mercer : Merci beaucoup, Votre Honneur et chers collègues. Je veux juste parler brièvement du rapport du Comité sénatorial permanent des transports et des communications sur les pipelines, pour le pétrole, qui parle de protéger notre économie tout en respectant l’environnement et qui a été déposé auprès du greffier du Sénat le 7 décembre.

C’est un document important produit par le Comité sénatorial permanent des transports et des communications. Je voulais que cela figure dans le compte rendu parce que le sénateur Mockler et moi, nous nous sommes lancé des piques au sujet du pipeline.

Je pense que le cœur de la question est la conclusion à laquelle nous sommes arrivés au terme de notre étude, à savoir que les pipelines sont un moyen sûr de transporter le pétrole au Canada. Nous devons tous garder à l’esprit les années pendant lesquelles l’Alberta et la Saskatchewan ont été la locomotive économique du pays grâce à leur production d’énergie.

Il est important aussi de ne pas oublier que beaucoup de gens provenant d’autres régions du pays sont partis travailler là-bas. Dans ma province, des milliers de jeunes hommes et de jeunes femmes partent pour l’Alberta chaque semaine pour travailler dans les champs pétrolifères et en reviennent à intervalles de quelques semaines avec leur chèque de paye. Le ralentissement économique en Alberta a été ressenti beaucoup plus durement au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador que sur Bay Street, et il est important de savoir que, si nous pouvons transporter le bitume extrait dans le Nord de l’Alberta jusqu’à des ports de mer, où des bateaux l’apporteront à la clientèle que nous devons développer, nous obtiendrons deux effets bénéfiques. Premièrement, des emplois continueront d’être créés. Deuxièmement, nous finirons — ô scandale — par obtenir le prix mondial pour notre pétrole, au lieu du prix réduit que nous paient nos amis des États-Unis. Un jour peut-être, lorsque nos amis des États-Unis voudront nous acheter davantage de pétrole, nous pourrons leur répondre que nous le vendons maintenant au plus offrant, ce qui veut dire à quelqu’un d’autre dans le monde. Ils accepteront peut-être alors de payer le prix mondial.

C’est un enjeu important non seulement pour l’Alberta et la Saskatchewan, mais aussi pour les Canadiens de la région de l’Atlantique. C’est important aussi pour les Québécois et les Ontariens. Le jour où le comité était de passage à Montréal, il se trouve que c’est moi qui présidais les travaux. Comme nous le savons, notre bon ami, le sénateur Dawson, était malade, et le sénateur MacDonald avait été retardé à l’occasion de son voyage à Montréal, alors c’est moi qui présidais la séance.

J’ai aussi accordé quelques interviews à Montréal et j’aimerais vous parler de l’une de ces entrevues, sur les ondes d’une station de radio. Évidemment, nous savons tous que le maire de Montréal, Denis Coderre, a exprimé son opposition dans ce dossier. Je connais Denis Coderre depuis des années.

Pendant l’entrevue, on m’a demandé ce que j’allais dire à M. Coderre par rapport au fait que je suis favorable à ce que les pipelines puissent traverser le Québec. J’ai répondu que je n’allais rien dire à M. Coderre, mais que c’est lui qui allait devoir justifier sa décision auprès des travailleurs de Montréal et du Québec qui n’auront pas d’emploi parce que les projets de pipelines n’auront pas abouti à cause de lui. Si ce pipeline ne traverse pas le Québec, les Québécois seront privés de milliers d’emplois. Si les choses sont bien faites, au contraire, les jeunes Autochtones pourront profiter de milliers d’emplois. S’il y a eu quoi que ce soit de positif dans tout ce gâchis, c’est que les responsables des oléoducs ont enfin réalisé qu’ils auraient dû nouer un dialogue permanent avec les Autochtones et pas seulement en cas de crise et se dire : « Nous devrions associer aux projets la communauté autochtone, recruter chez eux des hommes et des femmes qui iront convaincre le reste de la collectivité que ces emplois sont avantageux. »

Chaque fois que l’un de ces porte-parole des entreprises d’oléoducs venait témoigner devant le comité en disant : « Oh oui, c’est très important pour nous! », cela me mettait en colère et j’avais envie de leur dire : « Quand est-ce que vous vous en êtes rendu compte? Après l’incendie de Fort McMurray? Après la baisse des prix du pétrole? »

Il faut étudier attentivement le dossier. On ne peut pas réaliser du jour au lendemain un projet aussi important que celui de transporter du bitume vers les côtes. C’est un projet à long terme qui doit avoir pour but d’édifier une nation. C’est un projet important pour tous les Canadiens. Si on n’y croit pas, c’est qu’on n’a pas vu ce qu’il représentait. Pouvoir transporter cette ressource du Nord de l’Alberta vers les côtes, tant à l’est qu’à l’ouest, est important pour tout le monde, que l’on vive au centre de Vancouver, à Iqaluit, à Halifax, à Calgary, à Fort McMurray ou n’importe où ailleurs. L’oléoduc est même important pour les gens de Saint John, au Nouveau-Brunswick, puisque leur localité se trouve sur le trajet qui mène vers le détroit de Canso.

C’est un enjeu important pour un pays aussi riche en énergie que le nôtre. Lorsque je ferai mon plein d’essence demain ou vendredi à Halifax, le produit viendra d’Orient. Je ne trouve pas ça du tout logique. Nous sommes l’un des pays les plus riches du monde en énergie et j’achète de l’essence qui vient d’Arabie saoudite, un pays au bilan douteux en matière de droits de la personne. Au lieu de cela, je ferais mieux de donner un emploi à un Albertain. Je ferais mieux d’offrir des emplois qui permettront de construire un oléoduc dans tout le pays plutôt que de subventionner des emplois en Arabie saoudite où ceux qui les occupent n’ont probablement pas un salaire décent et où le gouvernement ne respecte probablement pas leur droits comme il le devrait.

Honorables collègues, il s’agit d’un rapport important. Si vous ne l’avez pas lu, je peux vous dire qu’il n’est pas trop technique. C’est une étude fort utile. Je tiens à complimenter tous les membres du comité qui ont pris le temps d’effectuer les déplacements nécessaires et d’étudier sérieusement la question. Nous n’avons pas agi comme si la construction des pipelines était un fait accompli. Nous n’étions pas tous d’emblée en faveur de ces projets parce que nous nous posions un très grand nombre de questions. La tragédie de Lac-Mégantic m’a rendu plus ouvert à cette idée, et j’ai réalisé que je préférerais que mon jardin soit traversé par un pipeline plutôt que par un train transportant du bitume.

Des voix : Bravo!

Le sénateur Mercer : Honorables sénateurs, le débat restera ajourné au nom du sénateur Day, mais je vous encourage à vous rappeler, quand la question sera mise aux voix, que la construction de pipelines contribuera à l’édification du pays. Elle ne favorisera pas seulement l’économie du Nord de l’Alberta, mais celle de l’ensemble du pays.