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Les experts sont unanimes : il faut faire plus pour traiter les jeunes ayant des problèmes de santé mentale

Les experts sont unanimes : il faut faire plus pour traiter les jeunes ayant des problèmes de santé mentale
Children and Youth

Les experts sont unanimes : il faut faire plus pour traiter les jeunes ayant des problèmes de santé mentale


Publié le 21 mai 2015
Publication @fr par l’hon. Art Eggleton

L’approche actuelle en santé mentale au Canada alourdit inutilement les finances publiques. Selon Jennifer Vornbrock, de la Commission canadienne de la santé mentale, les maladies mentales non traitées coûtent 51 milliards de dollars par année au Canada, chiffre qui pourrait grimper à 300 milliards au cours des 20 prochaines années.

Soixante‑dix pour cent de toutes les maladies mentales peuvent être diagnostiquées avant l’âge de 25 ans. Or, selon les experts rencontrés le 13 mai dernier par le caucus ouvert des libéraux du Sénat, on ne fait pas encore assez pour identifier et traiter les jeunes Canadiens ayant des problèmes de santé mentale.

On sait qu’il est maintenant possible d’intervenir auprès des jeunes enfants pour poser un diagnostic et les aider à mieux se développer, mais encore faut‑il le faire, soutient Stan Kutcher, de l’Université Dalhousie. Ce qui complique les choses, c’est que la plupart du temps, les interventions sont faites seulement bien après qu’une personne ait commencé à montrer des signes de maladie mentale.

L’approche actuelle en santé mentale au Canada alourdit inutilement les finances publiques. Selon Jennifer Vornbrock, de la Commission canadienne de la santé mentale, les maladies mentales non traitées coûtent 51 milliards de dollars par année au Canada, chiffre qui pourrait grimper à 300 milliards au cours des 20 prochaines années.

Il faudrait multiplier les efforts pour mettre à la disposition des parents, des enseignants et des professionnels de la santé les ressources dont ils ont besoin pour identifier et traiter les jeunes atteints de maladies mentales. Dianne Walchuck, présidente de la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants, a déclaré que, dans le cadre d’un sondage réalisé en 2014 auprès de plus de 5 000 enseignants, 95 p. 100 des répondants avaient indiqué que le gouvernement devrait porter davantage attention à la santé mentale des enfants et des adolescents. Il peut être difficile, dit-elle, de trouver dans la communauté les ressources en santé requises pour travailler avec l’élève. À l’heure actuelle, une personne qui a un problème de santé mentale peut attendre jusqu’à six mois avant d’obtenir des soins dans le système de santé public.

De l’avis de certains experts, l’écart est encore trop grand entre ce qui a été démontré comme efficace dans la recherche sur la santé mentale et les mesures qui sont prises à l’échelle sociétale au Canada. Louise Logue, juge de paix en Ontario, a parlé d’un projet mené par la GRC dans les Maritimes où une approche fondée sur des données probantes pour traiter les jeunes atteints d’une maladie mentale avait produit de bons résultats. Cette approche a contribué à réduire la criminalité chez les jeunes de 30 % au cours des deux premières années du programme, de 12 % de plus au cours de la troisième année, et de 19 % de plus encore au cours de la quatrième année. « Quand on sait qu’il en coûte environ 125 000 $ par année pour garder un jeune en prison, cela représente une réduction énorme des frais de justice pour les contribuables », ajoute‑t‑elle.

Idéalement, il faudrait identifier et traiter tout jeune qui montre des signes de maladie mentale bien avant qu’il ait des démêlés avec la justice. Pour Kutcher, la première ligne d’intervention devrait être le professionnel de la santé le plus proche du jeune, souvent un médecin de famille. Cependant, la plupart des médecins ne sont pas bien équipés pour répondre à tous les besoins de santé mentale qu’ils peuvent constater dans leur pratique courante. « L’un de mes fils est résident en médecine familiale », a déclaré Kutcher. « Au cours de sa résidence, il doit faire un stage d’une semaine en pédopsychiatrie, et pourtant, de 40 à 60 % des enfants vus par les médecins ont des problèmes de santé mentale ».

Vornbock estime que le gouvernement fédéral, les provinces et les territoires doivent discuter sérieusement de l’orientation des soins de santé au Canada s’ils veulent vraiment améliorer la prestation des soins en santé mentale. « On a beau parler d’investir dans les enfants et les jeunes, le système reste axé sur les personnes âgées, » ajoute-t-elle. « Nous devons nous demander dans quels éléments du système de santé nous voulons vraiment investir, en tant que Canadiens. »

Le caucus libéral du Sénat s’est réuni de nouveau le 27 mai pour discuter de la façon de mieux équilibrer les besoins de sécurité et les droits de la personne au Canada.

Le sénateur libéral de l’Ontario Art Eggleton copréside les réunions du caucus ouvert des libéraux au Sénat.

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