Félicitations aux nouveaux sénateurs à l’occasion de leur nomination
Publié le 12 avril 2016 Hansard et déclarations par l’hon. James CowanL’honorable James S. Cowan (leader des libéraux au Sénat) :
Honorables sénateurs, au nom du caucus libéral du Sénat, je suis heureux d’accueillir nos sept nouveaux collègues, y compris le nouveau leader du gouvernement au Sénat. Je suis convaincu que vous ferez profiter le Sénat et le Parlement du Canada de vos multiples talents et de votre expérience.
Le sénateur Carignan a bien fait ressortir le fait que nous marchons tous dans les traces de nos prédécesseurs lorsque nous arrivons au Sénat. Le Sénat, à l’heure actuelle, ne jouit pas d’une très bonne réputation auprès des Canadiens. Néanmoins, lorsqu’on jette un coup d’œil à la liste des sénateurs qui ont siégé ici au cours des années, on constate que de grands Canadiens y ont siégé et qu’ils ont accompli de grandes choses qui ont eu une incidence importante sur la vie des Canadiens. À l’instar de nombreuses institutions, le Sénat est plus grand que les personnes qui le composent. Cependant, bien entendu, il faut aussi dire que c’est nous qui, individuellement et collectivement, faisons du Sénat ce qu’il est, pour le meilleur et pour le pire.
Nous sommes tous conscients de la longue pente que nous devons remonter pour mériter de nouveau l’estime et la confiance du public. Nous nous en soucions tous grandement et nous y accordons beaucoup d’attention, comme le sénateur Carignan l’a dit. Nous avons déjà fait des changements dans cette optique et nous continuons de proposer, débattre et mettre en œuvre des moyens d’améliorer nos méthodes de travail. Nous maintiendrons le cap durant les semaines et les mois à venir.
Nous perdons souvent de vue la chance extraordinaire qui nous a été donnée, à chacun, lorsque nous avons été invités à siéger comme sénateurs. C’est vraiment une chance rare.
Notre travail consiste à mettre à contribution collectivement, dans un esprit de collaboration, l’expérience et les connaissances que la vie nous a permis d’acquérir pour légiférer dans l’intérêt de nos concitoyens. Nous participons ainsi à la tâche permanente d’édification de notre nation. Le travail des législateurs a d’ailleurs essentiellement pour but de bâtir un Canada meilleur pour l’ensemble des Canadiens.
On a abondamment discuté de l’indépendance et de ce que ce principe signifie concrètement. Je prendrai la parole à ce sujet au cours des prochains jours. Mais aujourd’hui, je voudrais brièvement dire que le Sénat s’est toujours enorgueilli du rôle de Chambre indépendante de deuxième examen objectif que la Constitution lui confère au Parlement du Canada, ce qui suppose le maintien d’un degré de collégialité parmi les sénateurs qui transcende l’appartenance aux partis politiques. C’est en réfléchissant à ce principe que je me suis rappelé avoir reçu d’un sénateur siégeant en face le meilleur conseil qui m’ait été donné au moment de mon entrée en fonction au Sénat. Ce sénateur, c’était mon ami, le regretté Michael Forrestall, un sénateur conservateur de la Nouvelle-Écosse.
Lorsque je suis arrivé, le sénateur Forrestall m’a dit qu’on m’avait donné une occasion unique de contribuer au bien public au Canada. Il m’a averti que je serais confronté chaque jour à des questions qui requerraient une attention particulière, mais il m’a conseillé de cerner une cause, une question de politique publique qui préoccupait les Canadiens et ne semblait pas recevoir l’attention qu’elle méritait, et de m’y attacher. J’ai vite pris conscience du fait que les sénateurs sont mieux placés que quiconque pour le faire. Contrairement aux députés, nous sommes en mesure d’élargir nos horizons pour étudier des questions qui ne font pas nécessairement la manchette au cours d’un cycle électoral donné, mais qui importent tout de même aux Canadiens.
C’était un judicieux conseil. Lorsque je regarde autour de moi au Sénat, je vois des collègues qui ont fait et continuent de faire des réalisations extraordinaires, car ils se concentrent sur ces questions passées sous silence. C’est la même chose lorsque je songe aux contributions de nos prédécesseurs.
J’ai fait de mon mieux pour suivre les conseils de Mike Forrestall, et même si je ne puis prétendre que cela a toujours été facile, le jeu en a toujours valu la chandelle. Honnêtement, le travail de sénateur ne ressemble à aucun autre que j’ai eu le privilège d’effectuer au cours de ma vie. Travailler à faire avancer des questions de politique publique importantes, susceptibles d’améliorer l’existence de nos concitoyens, est une chose extraordinaire et une grande source de satisfaction et, honnêtement, d’humilité.
Je termine en répétant certaines paroles que j’ai dites à un groupe de nouveaux sénateurs en 2010 :
[…] il ne faut pas croire tout ce qu’on entend et lit au sujet du Sénat. […] Prenez le temps de vous renseigner sur notre institution; n’écoutez pas ce que les autres disent. Jugez par vous-mêmes. Tirez parti des compétences des fonctionnaires du Sénat, des greffiers et des recherchistes qui appuient nos comités, ainsi que de toutes les formidables ressources qui sont à notre disposition.
Comme je l’ai dit en 2010, vous constaterez tout comme moi que vos collègues, qu’ils soient libéraux, conservateurs ou non affiliés à un parti, prennent très au sérieux leur rôle de sénateur tel qu’il est dicté par la Constitution. Ils ne ménagent aucun effort pour comprendre et évaluer tous les aspects des projets de loi et pour entendre le point de vue des Canadiens qui prennent le temps de comparaître devant nos comités afin de livrer leurs observations sur les sujets à l’étude.
C’est là notre travail à titre de législateurs dans le système parlementaire canadien. Pour citer George Brown, l’un des Pères de la Confédération, le Sénat est censé être « un corps parfaitement indépendant, un corps qui serait dans la meilleure position possible pour étudier sans passion les mesures de cette Chambre » — il faisait référence à la Chambre des communes — « et défendre les intérêts publics contre toute tentative de législation hâtive ou entachée d’esprit de parti ». Voilà notre rôle.
Je suis d’avis que nous avons — individuellement et collectivement, que nous soyons ou non affiliés à un caucus — la responsabilité de faire en sorte que le Sénat fonctionne comme « un corps parfaitement indépendant », pour reprendre les mots de George Brown.
Comme je l’ai mentionné tout à l’heure, j’en aurai plus long à dire au cours des prochains jours. Pour le moment, au nom de mes collègues du caucus libéral du Sénat, je souhaite la bienvenue à tous. Nous sommes impatients de collaborer avec vous au cours des prochains mois et des prochaines années. Je me fais le porte-parole de tous les sénateurs en vous offrant l’aide de chacun d’entre nous tandis que vous vous familiarisez avec le Sénat, un endroit unique et des plus intéressants. Je vous présente mes meilleurs vœux et vous souhaite de profiter des occasions extraordinaires que l’avenir vous réserve.
Des voix : Bravo!