Forum des sénateurs libéraux

L’assurance-emploi

L’assurance-emploi

L’assurance-emploi


Publié le 30 janvier 2009
Hansard et déclarations par l’hon. Art Eggleton

L’honorable Art Eggleton :

Honorables sénateurs, des millions de travailleurs canadiens paient des cotisations d’assurance-emploi durant toute leur carrière sans penser à ce qui se produirait s’ils perdaient leur emploi demain. Cependant, à mesure que la crise mondiale progresse, des dizaines de milliers de Canadiens qui risquent de perdre leur emploi apprennent la triste vérité.

Les règles actuelles d’admissibilité à l’assurance-emploi signifient qu’environ la moitié des gens qui sont actuellement en chômage — et moins du quart de ceux qui se trouvent dans ma région, Toronto — sont admissibles aux prestations. Ceux qui sont assez chanceux pour y être admissibles perçoivent souvent une somme bien inférieure à ce qu’il leur faudrait pour éviter de tomber sous le seuil de la pauvreté, et les prestations se terminent bien trop tôt pour presque tous ceux qui se démènent pour trouver du travail à une époque où l’économie s’effondre.

Le budget du 27 janvier prévoyait des modifications à l’assurance-emploi — une prolongation de cinq semaines des prestations régulières pendant deux ans et du financement supplémentaire pour prolonger les prestations d’assurance-emploi des Canadiens qui suivent une formation de longue durée. Ces changements sont appréciés, mais ils n’aideront pas les chômeurs en assez grand nombre.

Je me rends compte qu’un grand nombre des dispositions actuelles ont été présentées par les anciens gouvernements. Cependant, nous vivons une période économique difficile et, si ces problèmes ne sont pas abordés, les Canadiens les plus vulnérables sont ceux qui souffriront.

En vertu des règles d’admissibilité actuelles, seulement 40 p.100 des Canadiens peuvent recevoir des prestations d’assurance-emploi. En raison des inégalités géographiques du régime actuel, les personnes qui vivent à Calgary, à Toronto ou à Vancouver doivent travailler plus d’heures que les gens vivant dans d’autres parties du Canada avant de pouvoir être admissibles à l’assurance- emploi.

En Ontario, par exemple, seulement 36 p. 100 des Ontariens au chômage peuvent recevoir des prestations d’assurance-emploi. Ces Canadiens sont des gens dévoués qui travaillent fort et qui ne peuvent pas compter sur le gouvernement au moment où ils ont le plus besoin de lui.

Si on perd son emploi, je ne crois pas que l’endroit où on habite au pays devrait être important. Tout le monde devrait avoir accès aux prestations d’assurance-emploi.

Honorables sénateurs, nous devons également nous rappeler que si une personne est inadmissible à l’assurance-emploi, elle ne peut également pas profiter de ses programmes de formation. Même si l’augmentation du financement de ces programmes proposée dans le budget de 2009 est accueillie avec grand plaisir, la majorité des Canadiens vulnérables ne seront pas en mesure d’accéder à ces programmes. Comme nous le savons, ces programmes sont indispensables pour aider les travailleurs à s’adapter à l’économie changeante.

Enfin, honorables sénateurs, je suis déçu que le budget n’ait pas abordé la question de la quantité d’aide donnée aux personnes assez chanceuses pour obtenir des fonds. Au niveau de prestations actuel, les prestations hebdomadaires équivalent à 55 p. 100 du revenu moyen au cours des 26 semaines précédentes, jusqu’à concurrence de 447 $. Ce montant n’est simplement pas suffisant.

Les familles doivent quand même payer des factures, faire leur épicerie et acheter des produits pour leurs enfants. Le niveau de prestations actuel n’aide pas du tout les familles à subvenir à leurs besoins fondamentaux.

Aujourd’hui, je demande au gouvernement de modifier le piteux programme d’assurance-emploi canadien afin de s’assurer que l’argent est remis aux personnes qui en ont le plus besoin.