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Le génocide arménien

Le génocide arménien
Canada's Role in the World

Le génocide arménien


Publié le 23 juin 2015
Hansard et déclarations par l’hon. Serge Joyal

L’honorable Serge Joyal :

Honorables sénateurs, pendant que nous commémorons la Première Guerre mondiale et réfléchissons à ses conséquences, n’oublions pas que nous avons souligné, le 24 avril dernier, le 100e anniversaire du génocide arménien.

Je signale aux sénateurs la publication d’un nouveau livre qui a été lancé à l’occasion des activités de commémoration du centenaire du génocide arménien et qui décrit la réaction du Canada au génocide de 1915-1916.

L’ouvrage s’intitule The Call from Armenia : Canada’s Response to the Armenian Genocide — ce qui pourrait se traduire par « L’appel de l’Arménie : la réaction du Canada au génocide arménien » —, et il a été écrit par Aram Adjemian, qui est aussi l’un de mes adjoints de recherche. Pour accompagner la lecture, le livre contient des centaines de documents d’archives : des illustrations, des photographies, des affiches, des articles de journaux et des caricatures politiques. Il présente aussi les résultats de nouveaux travaux de recherche sur la réaction du Canada aux atrocités que l’Empire ottoman a fait subir aux Arméniens de la fin du XIXe siècle jusque pendant les années 1920.

Il est consternant de constater qu’environ 1,5 million d’Arméniens ont perdu la vie, ce qui représente 22 p. 100 de toutes les victimes civiles de la Première Guerre mondiale.

Même si cette information s’est perdue avec le temps, les Canadiens ont réagi massivement au génocide arménien. Ils ont été très actifs après la Première Guerre mondiale. D’importantes campagnes d’envoi de lettres et de collecte de fonds pour venir en aide aux Arméniens, toutes organisées au quart de tour, ont convaincu le gouvernement canadien, qui prenait de plus en plus conscience de son influence sur le reste du monde, de transmettre une série de dépêches officielles sur le sujet à la Grande-Bretagne.

N’oublions pas que, durant la guerre, l’empire ottoman s’était joint au Kaiser allemand contre le Canada et les Alliés. Voici un bref extrait d’une lettre envoyée par le secrétaire d’État suppléant aux Affaires extérieures au sein du gouvernement d’union du premier ministre Robert Borden, Newton W. Rowell, qui fait état de la position canadienne par rapport au traité de paix avec la Turquie qui fut négocié le 20 février 1920 :

[…] le soussigné est d’avis que le gouvernement canadien devrait dire publiquement qu’il s’oppose catégoriquement au retour de quelque province arménienne de Turquie que ce soit sous l’autorité turque et que le gouvernement de Sa Majesté devrait en être informé.

Permettez-moi de vous lire une partie des témoignages qui apparaissent au dos du livre, y compris celui de notre ancien collègue, le sénateur Roméo Dallaire :

Cet ouvrage jette un regard intéressant et inédit sur l’une des catastrophes oubliées de l’histoire moderne et prouve encore une fois que les Canadiens n’ont jamais été indifférents à la souffrance humaine, quel que soit l’endroit du monde où elle se manifeste.

En faisant ressortir la manière dont le Canada a réagi au génocide arménien, ce livre comble à mon avis un vide dans le savoir universel. Il risque d’être particulièrement utile à quiconque s’intéresse aux génocides et aux droits de la personne, à l’influence des missionnaires canadiens de par le monde, aux mouvements religieux ici, au Canada, de même qu’aux premiers pas du Canada sur la scène internationale.

N’en doutez donc plus, honorables sénateurs : le Canada était du bon côté de l’histoire.

Des voix : Bravo!

 

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