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Le jour J—Le soixante-dixième anniversaire

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Veterans Affairs

Le jour J—Le soixante-dixième anniversaire


Publié le 5 juin 2014
Hansard et déclarations par l’hon. James Cowan

L’honorable James S. Cowan (leader de l’opposition) :

Il y aura très exactement 70 ans demain, honorables sénateurs, le premier ministre Winston Churchill a prononcé les mots suivants à la Chambre des communes britannique :

[…] cette nuit et aux premières heures du jour, la première vague de notre débarquement en force sur le continent européen a commencé. L’assaut libérateur a lieu, cette fois, sur les côtes de France. Une immense armada, comprenant plus de quatre mille vaisseaux et plusieurs milliers de petites embarcations, a traversé la Manche. Des parachutages en masse ont été effectués avec succès derrière les lignes ennemies, et les débarquements sur les plages ont lieu en divers points au moment où je vous parle […] Les rapports se succèdent avec rapidité. Les commandants engagés dans ce combat écrivent que tout se déroule jusqu’à présent selon le plan prévu. Et quel plan! Cette vaste opération est sans aucun doute la plus compliquée et la plus difficile qui ait jamais eu lieu.

Ce sont les propos qu’a tenus le premier ministre Churchill.

Le 6 juin 1944, plus de 24 000 Canadiens — dont certains étaient encore adolescents — ont participé à l’invasion de la Normandie par les alliés. De ce nombre, on compte 14 000 soldats qui ont pris d’assaut Juno Beach sous un feu nourri et 450 autres qui, en parachute ou en planeur, ont atterri derrière les lignes ennemies. Les unités présentes venaient de tout le pays : les North Nova Scotia Highlanders, le Régiment de la Chaudière, les Queen’s Own Rifle de l’Ontario, les Royal Winnipeg Rifles et le Canadian Scottish Regiment de Victoria, pour ne nommer que ceux-là. Dix mille marins ont soutenu l’invasion depuis les navires de la Marine royale canadienne, notamment les contre-torpilleurs NCSM Sioux et Algonquin. Des bombardiers Lancaster et des chasseurs Spitfire de l’Aviation royale canadienne survolaient les lieux.

C’est ainsi qu’a débuté la libération de l’Europe de l’Ouest du cauchemar créé par l’occupation nazie. Il est bien facile de regarder en arrière et de voir le passé à la lumière des événements qui ont suivi, c’est-à-dire de considérer que la victoire de l’invasion alliée était en quelque sorte assurée. Cependant, la réussite était loin d’être certaine. Les forces alliées unies ont dû faire face à d’immenses défis. Comme l’a dit Churchill, qui a été un grand historien de la guerre et un grand leader, l’opération du jour J a sans aucun doute été la plus compliquée et la plus difficile qui ait jamais été organisée.

La victoire a toutefois eu un prix : 340 Canadiens sont morts le premier jour de l’invasion seulement et plus de 45 000 Canadiens ont donné leur vie pendant la Seconde Guerre mondiale. Lorsqu’on est confronté à des chiffres aussi élevés, on peut oublier que la guerre est toujours en réalité une tragédie individuelle. Chaque jeune homme tombé au combat a laissé derrière lui une famille, des amis et, trop souvent, de jeunes enfants dont la vie n’allait plus jamais être complète.

La Chapelle du Souvenir, située dans la Tour de la Paix du Parlement, est un lieu solennel où tous les Canadiens peuvent se souvenir des sacrifices que nos valeurs communes ont parfois exigés. C’est là qu’on garde les Livres du Souvenir, qui contiennent les noms de tous les Canadiens qui sont morts au service de leur pays jusqu’à aujourd’hui. Chaque jour, à 11 heures, on tourne les pages des livres pour que chaque page soit exposée au moins une fois par année.

Ces pages nous rappellent que la lutte pour la liberté, la justice et la paix n’est pas terminée. Elle se poursuit, et ce sont nos courageux militaires, hommes et femmes, qui demeurent prêts à sacrifier leur vie pour cette cause.

Plusieurs anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale — ceux qui peuvent encore voyager — sont retournés en France pour participer aux cérémonies commémoratives du 70e anniversaire du jour J. La reine Elizabeth, le président Barack Obama, de nombreux chefs d’État européens et notre premier ministre participeront eux aussi à ces cérémonies. Les souvenirs de ces personnes, que ce soit celles qui se trouvent là-bas cette semaine ou celles qui sont demeurées ici en compagnie de leurs proches, sont marquants.

Bill McGowan, du Manitoba, a débarqué en Normandie le 7 juin avec le Fort Garry Horse. Il a maintenant 90 ans. Il ne peut pas se rendre en France pour les cérémonies commémoratives, mais il n’a pas besoin d’être là-bas pour savoir ce qu’on ressent en pareil cas. Voici ce qu’il a déclaré :

Les Français vivent aujourd’hui des émotions incroyables. Les enfants se jettent sur nous. Ils veulent nous toucher. Dans les villages, on célèbre encore le jour de la libération par l’armée canadienne.

Les Français seront éternellement reconnaissants envers les Canadiens.

Bill McGowan et ses compagnons d’armes ont marqué à tout jamais la vie des Européens et des gens ailleurs dans le monde. Quelle est la tournure qu’aurait pris l’histoire — et comment aurions-nous vécu — si les Alliés n’avaient pas remporté la guerre?

Les Canadiens et les autres nations du monde n’oublieront jamais ce que Bill et ses camarades de la 3e Division de l’infanterie canadienne ont accompli ce jour-là à Juno Beach, ni le sacrifice qu’ils étaient prêts à faire pour que nous puissions tous vivre dans un monde meilleur.

Des voix : Bravo!

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